Françoise Sagan, Liberté d'écrire, Liberté de vivre | Du 16.01.2016 au 27.03.2016

PROLONGATION JUSQU'AU 27 MARS 2016 

Evénements autour de l'exposition (entrée libre)

>>> Vidéo d'artiste réalisée par Arthur Touchais (Tolmao) <<<

 

Dimanche 28 février 17h00

  • Concert-Lecture : Lecture Maria METTRAL, Piano Michel BASTET

Samedi 27 février 20h30

  • Conférence-Débat : Alain VIRCONDELET, Valérie MIRARCHI : FRANÇOISE SAGAN, ÉCRORE, L'EXIGENCE MERVEILLEUSE, avec des documents de l'INA

Vendredi 26 février 20h30

  • Avant-première : Projection du film FRANÇOISE SANS, L'ÉLÉGANCE DE VIVRE, de MArie Brunet-Debaines, Coproduction Arte-Cameran lucis-INA

Samedi 16 janvier 

  • 16h00 : Conférence de Denis Westhoff sur Françoise Sagan
  • 17h00 : Vernissage de l'exposition

 


Présentation de l'exposition
Texte de Denis WESTHOFF, fils de Françoise SAGAN

Après avoir accompagné l’inauguration de la médiathèque Françoise Sagan à Paris au printemps 2015, l’exposition Françoise Sagan intitulée De Bonjour tristesse à Derrière l’épaule arrive au Boléro de Versoix. Le hasard – ou la providence – a voulu que cette exposition itinérante d’une quarantaine de photographies et d’un bon nombre de documents émanant de la collection privée de Denis Westhoff, fils de l’écrivain, trouve, dans le Boléro, un lieu qui partage le même désir de nouveauté, de modernité, et d’esthétisme que la médiathèque parisienne. Le Boléro présente une collection de photographies et d’objets inédits de Françoise Sagan réunis autour de son écriture.

Les archives photographiques du journal France-Soir, récemment acquises par la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, ont permis de découvrir des richesses ignorées, des clichés qui n’avaient jamais été publiés dans les pages du grand quotidien. La très grande célébrité de l’écrivain, son image très convoitée, fit que Sagan était très largement représentée parmi tous les sujets photographiés. France-Soir semblait avoir été aussi constant à ponctuer les événements qui ont jalonné sa vie qu'elle l’avait été à publier quelque quarante-deux œuvres, depuis Bonjour tristesse, en 1954, jusqu'à Derrière l'épaule, en 1998. Ce constat m'a donné l’idée de réaliser une sélection littéraire de ces photographies, en choisissant les plus éloquentes, les plus réussies techniquement (esthétique, cadrage, expression, contexte, personnages présents, originalité), mais aussi parce qu’elles montrent l’écrivain dans sa vie de chaque jour, aux périodes où elle se consacre, justement, à l’écriture. À cette rétrospective de photographies à proprement parlé, vient s’ajouter un ensemble de documents, d’archives personnelles lui ayant appartenu ou lui faisant référence, dont la plupart sont tout autant inédits : son livret scolaire de classe de 1ère, des lettres à sa meilleure amie Véronique Campion, une version unique de Bonjour tristesse en latin…

Les documents photographiques de la collection Roger-Viollet, la représente à Paris, à Saint-Tropez, en Normandie, ou en Italie. On la retrouve au théâtre du Gymnase, accompagnée de son mari Bob Westhoff pour la première de Château en Suède, aux côtés de Marie Bell et Pierre Vaneck ou encore d'Anthony Perkins au moment des Violons parfois, au piano avec ses amies Annabel ou Juliette Gréco (Un certain sourire), dans l'intimité de ses appartements (Dans un mois dans un an) ou lors de ses apparitions publiques, avec Jacques Chazot, son éternel ami (Aimez-vous Brahms..). Françoise Sagan avait acquis une immense célébrité et faisait l'objet de toutes les convoitises des journalistes et reporters ; on s’arrachait son nom, son image, elle était photographiée à tout bout de champ – elle avait d’ailleurs compris qu’il ne fallait pas se cacher des photographes si on voulait ne pas trop exacerber leur quête d’images.

Le succès de Bonjour tristesse marque certainement un double tournant, au milieu des années 1950, un tournant moral pour toute une jeunesse oubliée, dans une France figée par le souvenir d'une guerre encore trop présente et qui reste enfermée dans des principes et des règles désuètes, datant d'un temps révolu. Mais - conjoncture du moment ou miraculeuse coïncidence -, ce tournant moral s'accompagne d'une révolution des médias qui contribue à amplifier encore ce que l'on a appelé « le phénomène Sagan ». La jeune fille de 18 ans se trouve soudainement projetée à la une des News magazines, Paris Match, Vue, Elle, Jours de France et quelques autres nouvelles revues inspirées des news américains nés avant-guerre, Life, Esquire, Time, qui doivent leur succès au témoignage objectif qu'a apporté la photographie, saisissant mieux que tous les mots, l'indicible horreur et la férocité de la guerre.

Le conflit fini, l'actualité continue d'être alimentée par de nombreux sujets tout en images. L'arrivée des premiers appareils photo à visée reflex, avec le film 35 mm en standard, est un nouvel avènement majeur qui va donner ses lettres de noblesse au métier des plus grands reporters et rendra les personnalités visibles et comme accessibles à tous et en tous lieux. La sphère privée est brisée. John Fitzgerald Kennedy se dévoile en famille à Hyannis Port, Brigitte Bardot est dans le port de Saint-Tropez au bras de Roger Vadim, Françoise Sagan est photographiée sur son lit d'hôpital, après son terrible accident en Aston Martin, à Milly-la-Forêt en 1957. Lui restera attachée une image qui fit d'elle l'incarnation d'une jeunesse éprise de liberté. Jeune fille issue de la bourgeoisie, née en 1935 à Cajarc, dans le Lot, Françoise Sagan entame des études à la Sorbonne quand son destin s'emballe avec la révélation de son talent d'écrivain, à la parution de son premier roman Bonjour Tristesse, confirmé dès le second Un certain sourire. Son œuvre abondante entre romans, nouvelles, pièces de théâtre, scénarios a été couronnée par le Prix Monaco en 1985. Elle s'est éteinte dans sa maison de Honfleur, en septembre 2004.

Denis Westhoff

Association Françoise Sagan http://www.francoisesagan.fr/