Jardin des belles Lettres | dimanche 1 mars 2015

Depuis l’invention de l’écriture, le tracé des lettres s’affirme toujours comme l’expression d’un esprit, d’une culture. Si la graphologie permet de décrypter nos personnalités, les techniques d’écriture marquent leurs temps nous amenant sur des graphies mécaniques, informatiques, voire virtuelles.

De la plume d’oie à la plume sergent-major, de la machine à écrire au traitement de texte, les outils et les technologies ont normé l’écriture. Aujourd’hui, le texte numérique s’inscrit en une grande diversité de typographies, sur différents écrans et en impression numérique, bien loin des plombs assemblés de manière virtuose.

À la grande période des manuscrits enluminés et des incunables précieux, la lettrine fut décorée et les textes illustrés. En ces riches heures, la relation entre le texte, l’écriture et le dessin atteint les plus hauts sommets. Et ce sera aussi le cas pour l’art moderne. Poètes et peintres composent à quatre mains des livres d’artistes. Volume, livret, revue et plaquette deviennent œuvres d’art en exemplaire unique ou à tirage limité. Aujourd’hui, les graphistes et artistes contemporains apportent encore leur pierre à l’édifice.

À l’heure où l’on s’inquiète de la survivance du livre imprimé, cette exposition nous présente différentes relations qu’entretiennent toujours artistes et écrivains. La valeur de ces imprimés réside en la rareté de l’objet, en la mise en œuvre collective d’un ouvrage faisant d’un livre ou d’une estampe une œuvre d’art. Les arts visuels et les éditeurs nous proposent de maintenir cette tradition pour que le livre imprimé poursuive son chemin vers des perspectives prometteuses.